la mort du marquis

21 septembre 1781

" M. le Marquis de Poyanne menaçant ruine depuis longtems, Monsieur avait donné la survivance des Carabiniers à M. le Comte de Chabrillant, un de ses Capitaines des Gardes du Corps. Le moment de l'inspection & de la revue approchant, M. de Poyanne, déjà piqué de se voir nommer un successeur, & apprenant qu'il se disposoit à remplir ses fonctions, n'a pas voulu les lui laisser faire, & malgré toutes les représentations de sa famille & de la Faculté, a voulu absolument se rendre à Vendôme où sont les Carabiniers: il a effectivement fait sa revue, mais n'a pu en terminer le travail; il est mort comme il s'en occupoit.
Un père Chartreux, autrefois Capitainr des Carabiniers, était sorti de sa retraite pour convertir cet Officier général, qui depuis peu de tems avoit été en personne à sa paroisse y remplir les devoirs de la religion d'usage en pareil cas: ainsi nulle inquiétude sur son salut.
Du reste, M. de Poyanne est peu regretté; c'étoit un Chef sans humanité, dur & haut; qualités peu propices au commandement."

Mémoires secrets pour servirà l' histoire de la république des lettres en France -1782-


acte de décès

Agé de soixante trois ans, le marquis était mal en point depuis plusieurs mois. En mai 1781, un contemporain écrivait: " M. le Marquis de Poyanne qu'on regarde comme ne pouvant aller loin, à raison d'une hydropisie de poitrine dont il est attaqué ". En juin, un autre écrivait " M. de Poyanne est désolé, ne veut plus faire de remèdes, et a les jambes ouvertes ". Victime d'une dernière attaque le 20 septembre , il est inhumé le lendemain à Vendôme.
Sa tombe en marbre avec épitaphe en lettres d'or est évoquée dans le
Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendomois - Vendôme (France) - 1886 - Page 206 - dans les cloitres de l'abbaye de la Trinité. Mais, en mai 1793, un corps de troupes de volontaires de Paris se rendant en Vendée profana église et tombeaux, violant les sépultures, démolissant les caveaux et dispersant les restes.
Il fut alors exhumé et " enterré, avec son cercueil en plomb et son épitaphe, dans le grand cimetière". Il y rejoignit ainsi les restes de Jeanne d'Albret, la reine de Navarre et mère d'Henri IV, dont le caveau de la collégiale Saint Geoges avait subi le même sort.




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