le fiasco de Minden



Bataille de Minden le 1er août 1759
Défaite de l'élite de la cavalerie française



Lors de la guerre de Sept Ans, l'armée française du maréchal de Contades,  comptant plus de 50 000 hommes, venue dans le Hanovre britannique, s'était établie aux abords de la ville de Minden en Rhénanie-Westphalie, prise par le duc de Broglie au début du mois de juillet 1759. Ferdinand de Brunswick , commandant une armée anglo-prussienne forte d'environ 40 000 hommes vint l'y défier pour provoquer une bataille rangée. 

La rencontre eut lieu au matin du 1er août .


Le marquis de Poyanne commandait , au centre et en troisième ligne, la réserve de cavalerie jusque là toujours ménagée. Sous ses ordres étaient dix-huit escadrons de Gendarmes, Chevaux légers et le corps d'élite de ses Carabiniers:



Sous ses ordres étaient 10 escadrons de Carabiniers + 8 escadrons de la Gendarmerie de France (de la Reine, Aquitaine, Berry, Bourgogne, Dauphiné, Flandres, Orléans, Anglais, Ecossais) et des Chevaux-Légers ( de la Reine, du Dauphin, Aquitaine, Berry, Bourgogne, Orléans)



Vers neuf heures, à la demande du maréchal de Contades après deux charges infructueuses de la cavalerie française, Poyanne, à la tête de cette masse de deux mille cavaliers d'élite lancée à fond de train, aborda l'infanterie hanovrienne de Sporcken, de flanc et à revers, et remporta quelque succès, perça la premiere ligne, mais échoua contre la deuxième que venaient de renforcer six bataillons du géhéral Scheele et une partie de ceux de Wutgenau. Plusieurs heures sous le feu de deux batteries d'artillerie allemandes, s'écrasant contre une infanterie anglo-hanovrienne bien organisée, et sans le secours alors nécessaire  de la cavalerie qui avait livré les premiers combats, il y subit de très lourdes pertes avant de devoir battre en retraite. Il  perdit 700 hommes et 69 officiers  et fut lui-même blessé d'un coup de feu et de plusieurs coups de sabre et transporté à Cassel( il sera à nouveau blessé d'un coup de baïonnette et d'un coup de feu à Todenhausen au cours du mois suivant).

 Cet échec historique de soixante trois escadrons de cavalerie contre de l'infanterie scella le sort de la bataille 



La défaite fut retentissante et mit fin au prestige de l'armée française. Elle motiva le rappel  de Contades et son remplacement, puis la réorganisation  des régiments de cavalerie.




" Vous voulez bien me faire le détail de quelques circonstances de ce qui s'est passé de la part de la cavalerie à la malheureuse affaire du 1er de ce mois. J'y vois que la cavalerie a chargé avec tout le courage possible, mais en détail et non par une disposition générale; il y aurait trop à dire dans une lettre, et je n'ai pas le temps. Il ne m'entre pas dans l'esprit que 60 escadrons en plaine ne puissent pas rompre et fouler aux pied 9 ou 10 bataillons, tandis que je vois que dans le même lieu, et un moment après, une poignée de cavalerie ennemie a sabré, renversé et mis en déroute 4 de nos brigades d'infanterie, qui composaient en nombre un tiers de plus de combattants que les bataillons anglais qui ont repoussé nore cavalerie".
lettre du maréchal de Belle-Isle au marquis de Castries

" Mais pourquoi dans cette bataille cette première ligne de cavalerie qui nous avait précédé ne s'est-elle pas reformée en seconde ligne, drrière nous, pour empêcher, après la charge vigoureuse de notre corps de réserve, l'infanterie ennemie de se relever, de se remettre en ligne et de gagner cette bataille par son feu destructeur ".
mémoires du chevalier de Ray


Poyanne sans doute meurtri par ce désastre et préoccupé sûrement par sa carrière, n'attendit alors que la paix.

" Dans le moment j'apprens de bonne source une nouvelle qui vaut la peine d'être écrite. Les officiers anglais du prince Ferdinand ont fait proposer aux officiers français de notre armée, les uns disent par un trompette, les autres par le commissaire des échanges, un pari de 4.000 guinées que la paix serait faite le 15 septembre. M. de Poyanne, associé avec plusieurs officiers, en a déjà couvert 3.000. Il dit qu'il en couvrira encore 500 si M. le Maréchal veut couvrir les 500 qui resteront. On est persuadé que le tout sera couvert sans celà ".
lettre d'un officier d'artillerie en août 1760.

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